La petite histoire de la chanson à textes..."Poliça dau karma", par Zine
- Zine - artiste niçoise
- il y a 4 jours
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Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Karma Police : Quand la justice poétique traverse les langues — de Radiohead à Zine
Parfois, une chanson transcende sa forme pour devenir un miroir tendu à notre époque. Karma Police, emblématique morceau de Radiohead, fait partie de ces œuvres qui nous glissent une vérité dérangeante à l’oreille. Et dans son adaptation niçoise portée par la voix envoûtante de Zine, ce morceau se charge d’une nouvelle résonance, aussi intime qu’universelle.
Radiohead et la loi du retour
Dans l’original, Thom Yorke incarne un narrateur désabusé, presque spectral, qui évoque une justice invisible mais implacable : celle du karma.
"This is what you’ll get / when you mess with us…"
Ces mots simples, répétés comme une menace sourde, désignent ceux qui abusent de leur pouvoir, qui écrasent les autres, qui détruisent ce qui est fragile. Karma Police n’est pas une protest song au sens classique. C’est un murmure de colère, une justice lente et froide qui rôde. Pas de cris, pas de violence ouverte — seulement une conscience lucide et un espoir diffus : celui que l’équilibre du monde finira par se rétablir.
Zine : une adaptation enracinée, entre justice et mémoire
Dans sa version en langue niçoise, Zine ne traduit pas, elle transcrit une émotion. Elle transpose ce sentiment de dérèglement moral dans un contexte plus local, plus charnel, plus humain. Et elle y ajoute quelque chose de fondamental : la voix des femmes.
Ses chœurs féminins ne sont pas décoratifs. Ils incarnent une communauté blessée mais solidaire, qui observe, ressent, se souvient. Dans un monde où la parole est souvent confisquée, Zine utilise le chant pour faire émerger un sens collectif.
Le karma, dans sa bouche, devient une mémoire vivante : celle des humiliations, des violences subies, mais aussi des actes silencieux de résistance.
Le sens profond : une promesse de réparation
La chanson dans sa version niçoise touche au cœur : pas parce qu’elle accuse, mais parce qu’elle rappelle. Elle dit à ceux qui ont trahi la confiance, qui ont sali les cœurs, que rien ne s’oublie vraiment. Que même en silence, ce qui a été vécu reste inscrit quelque part.
Karma Police, c’est la voix de celles et ceux qui ont été trahis, moqués, piétinés — et qui n’ont pas crié. Mais qui ont gardé au fond d’eux cette force tranquille, ce désir de justice qui n’a rien d’agressif, mais tout d’inexorable.

Une reprise comme un rituel
La version de Zine est presque un rituel. Les harmonies féminines, la langue niçoise chantée avec douceur, les silences entre les notes…les bruitages de casserolles qui se mêlent aux voix... tout y évoque un geste ancien qui soigne et qui juge à la fois. C’est une plainte et une bénédiction. Une malédiction douce, portée non par la vengeance, mais par la certitude intime que tout revient — un jour ou l’autre.
Une œuvre qui parle à tous
Karma Police, dans sa version originelle comme dans sa métamorphose niçoise, touche quelque chose de profond : le besoin que le mal trouve un jour sa réponse, et que le bien, même discret, même oublié, trouve sa récompense.
Une chanson à écouter les yeux fermés, mais le cœur grand ouvert.
C'était la petite histoire de la chanson à textes "Karma Police"...
Retrouvez les paroles et les liens pour écouter en cliquant sur l'image :
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