La petite histoire de la chanson à textes..."Brandissant fierté", par Zine
- Zine - artiste niçoise
- il y a 5 jours
- 2 min de lecture
Guerrier face à l’amour : quand la masculinité doit apprendre à déposer les armes
Dans la chanson Brandissant Fierté, le guerrier n’affronte pas un champ de bataille. Il affronte quelque chose de bien plus déroutant : l’amour. Et pour la première fois, ses armes, son bouclier, son armure… ne lui servent à rien.
Pire encore : elles deviennent un fardeau.
Ce texte poétique révèle avec une justesse rare une vérité que beaucoup d’hommes vivent sans toujours la comprendre : il n’est pas si facile de baisser la garde quand on a appris toute sa vie à la tenir haut.
Une éducation à la guerre
Depuis l’enfance, dans beaucoup de cultures, on apprend aux garçons à être forts. À ne pas pleurer. À ne pas montrer leurs faiblesses. À être des "guerriers" — dans la cour d’école, dans la vie professionnelle, dans la séduction.
On leur apprend à conquérir, pas à se laisser toucher.
À protéger, pas à s’abandonner.
Mais aimer — vraiment aimer — demande exactement l’inverse.
Aimer, c’est se rendre vulnérable
"Guerrier pose son arme / Et tout son habillage""
Ces vers disent tout. Aimer, c’est se mettre à nu, littéralement et symboliquement. C’est accepter de ne pas tout maîtriser, de ne pas tout comprendre, de ne pas tout contrôler.
Et pour un homme socialement entraîné à être en position de force, c’est vertigineux.
Beaucoup, face à l’intimité, paniquent. Ils fuient. Ils sabotent. Parce que l’amour demande un courage différent : le courage de ne pas être en guerre.
Ce que le guerrier redoute
Ce guerrier, dans la chanson, n’a plus d’ennemi. Et c’est là qu’il est le plus perdu. Car tant qu’il y avait un combat, il savait quoi faire. Il était dans l’action. Il dominait.
Mais face à une femme qui l’aime, à un regard qui voit au-delà de l’armure, il est déstabilisé.
"Nu il a bien peur / Mais les jours lui portent vigueur"
Il faut du temps. Il faut une forme de rééducation intérieure.
Parce que ce n’est pas une faiblesse de déposer les armes. C’est une force nouvelle. Une force douce. Celle d’oser être soi, fragile, mouvant, aimant.
La tendresse comme initiation
"Guerrier apprend l’ivresse / Désormais : la tendresse"
La chanson célèbre ce moment clé : quand le guerrier découvre que le plaisir, la sensualité, la tendresse ne sont pas des redditions — ce sont des révolutions. Des manières d’exister plus entières, plus vraies, plus humaines.
Et dans ce retournement poétique, l’amour ne vient pas détruire le guerrier : il le révèle.
Conclusion : aimer sans se défendre
Brandissant Fierté n’est pas juste une chanson sur l’amour, c’est une chanson sur l’évolution d’un homme.
Elle parle à tous ceux qui, dans leurs relations, se sentent parfois maladroits, sur la défensive, incapables de s’ouvrir pleinement. Et elle murmure une vérité essentielle :
Ce n’est pas en résistant qu’on aime. C’est en s’abandonnant.
C'était la petite histoire de la chanson à textes "Brandissant fierté"...
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