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Li belugas de la Diva : parler Niçois, c’est résister

Introduction : active depuis une vingtaine d'année autour de la langue niçoise, avec des chansons, des contes etc...je me permets de rédiger cet article qui reprend également des propos d'autres artistes qui créent encore en Niçois, et plus largement, en OCCITAN...

Des choses qu'on entend tous les jours, de la part surtout d'ailleurs des décideurs...et qui sont assez inquiétantes quand on y pense, car ceux-ci ont un rôle à jouer pour préserver cette langue...


Ils veulent que le Niçois soit une relique.


Regardons les choses en face : quand on parle Niçois aujourd’hui, on nous sert toujours le même refrain :


« C’est beau, c’est pittoresque », « C’est bien pour les vieux », « C’est du patrimoine, faut pas que ça se perde ». Non. Le Niçois n’a pas besoin de votre pitié patrimoniale. Il a besoin de respect. Et surtout, de liberté.


Personnellement, je n'ai plus d'énergie pour expliquer cela aux décideurs, voilà pourquoi j'ai commencé à écrire plusieurs articles de blog sur la "politique" de la langue...


On n’a pas besoin de permission pour exister


Ceux qui réduisent notre langue à un folklore inoffensif ne voient pas — ou ne veulent pas voir — que c’est une langue de feu, une langue de lutte, une langue de vérité.


On nous fait croire qu’elle n’est bonne que pour chanter l'hymne niçois sur une estrade pendant la fête du village, qu’elle est trop « locale » pour parler du monde, trop « ancienne » pour parler d’aujourd’hui. Qu'il ne faut surtout pas y toucher.


Mais qui décide ça ? Qui décide qu’une langue doit rester dans un musée pendant que d’autres construisent l’avenir ? Certainement pas nous, les artistes qui créons encore dan cette langue !!

Nous en avons assez d'être invisibilisés...


Parler Niçois, et plus largement Occitan, c’est résister...


Chaque fois qu’on crée une œuvre en niçois, on brise une chaîne.

Chaque fois qu’on écrit une chanson, un poème, un scénario dans cette langue, on prouve qu’elle est bien vivante — et que ceux qui veulent l’enfermer dans le passé se trompent lourdement.


Le Niçois n’est pas une langue secondaire. C’est une langue capable de dire l’amour, la rage, le rêve, la révolte.


Elle est parfaitement équipée pour porter des récits puissants, pour bousculer les codes, pour nourrir l’art contemporain.


La folklorisation, c’est l’enterrement en douce !


On applaudit les danses et les costumes, mais dès qu’un.e artiste ose prendre le niçois au sérieux dans un cadre moderne, on lui dit que :


« c’est joli mais c’est pas vendeur », ou qu’il faut « faire ça en français pour toucher plus de monde ».

Cette idée qu’une langue minoritaire doit se contenter de faire joli sans faire sens est une manière sournoise de l’étouffer.


Eh bien non. Nous ne sommes pas là pour décorer le paysage. Nous sommes là pour y habiter. Pour y créer. Pour y déranger, s’il le faut.


Le Niçois est un territoire. Et on le reprend.


Reprendre la langue, c’est reprendre un territoire symbolique qu’on a voulu nous voler.


C’est refuser l’uniformisation à marche forcée.

C’est dire qu’ici, on pense aussi.

Qu’ici, on crée aussi. Qu’ici, on vit autrement.


Le Niçois ne mourra pas si on l’utilise pour dire ce qui brûle.

Si on l’inscrit dans des œuvres puissantes.

Si on l’intègre dans le numérique, le théâtre, le cinéma, la musique électro, les récits dystopiques, les séries audio, les graffs.


C’est à nous de le faire. Parce qu’on n’attendra pas qu’on nous en donne le droit.


Ce n’est pas une renaissance. C’est une insurrection créative.


Ce que nous faisons n’a rien d’une renaissance folklorique.

C’est une insurrection créative. Une réappropriation.

Une claque à ceux qui nous ont appris à nous taire.

Le Niçois est une langue du présent. À nous de lui donner de l’avenir.


Voici donc ce que j'ai entendu depuis une vingtaine d'année parmi les artistes contemporains Occitans.

Vous pouvez aussi vous en inspirer lors de vos démarches institutionnelles.


Merci ! Gràcia totplen !



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